Paul-Henry Chombart de Lauwe
L’aviation et la sociologie, deux passions
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Paul-Henry Chombart de Lauwe est le sixième enfant d’une famille mi-aristocrate mi-bourgeoise. Après son bac, il passe à dix-huit ans le premier degré du brevet de pilote à Biarritz. En parallèle de premiers voyages en Europe, il s’inscrit d’un côté à la Sorbonne, où il obtient une licence de philosophie, et de l’autre aux Beaux-arts qui l’intéressent plus, où il étudie la sculpture. Voisin du musée de l’Homme, il découvre finalement l’ethnologie, qui change sa vie [1]. Il est ébloui par les cours de Marcel Mauss à l’Institut d’ethnologie et passe ses deux certificats d’ethnologie (lettres et sciences) en juin 1936.
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Il demande aussitôt à partir sur le terrain et Griaule, rendu célèbre par ses trois précédentes missions, lui propose de l’emmener au Nord Cameroun où il voulait poursuivre ses observations. Le jeune Chombart convainc Georges Guyot, un ancien pilote de la guerre de 14, de mettre son avion de tourisme à disposition du projet et ils partent tous trois le 10 juillet 1936. Griaule, qui a été observateur en 1914-1918, se charge de la navigation [2]. Chombart « s’émerveille des paysages, en particulier du désert, qu’il voit de haut. Il s’en souviendra quand il rédigera, après la guerre, ses ouvrages sur la photographie aérienne » [3].
Au cours de ses deux mois de séjour, Griaule survole la région pour prendre des photographies aériennes. C’est le premier contact de Chombart de Lauwe avec cette technique dont il sera considéré par la suite comme un des pionniers, ce qui fait de cette mission une expérience fondatrice d’un aspect de son approche sociologique ultérieure. Le 27 juillet 1936, il rejoint Jean-Paul Lebeuf, diplômé de l’Institut d’ethnologie, pour se livrer en sa compagnie à des collectes et à des enquêtes ethnographiques, se déplaçant à cheval et à pied.
Puis il rentre en avion le 15 septembre avec Guyot, alors que Lebeuf séjournera quinze mois sur le terrain. L’un des cinq articles que Chombart de Lauwe écrira au retour – « Pierres et poteries du Mandara… » – illustre la démarche de partir de l’objet pour étudier la vie sociale et spirituelle : les poteries au centre de son analyse représentent en effet les ancêtres auxquels un culte est rendu [4].
Paul-Henry Chombart de Lauwe est élu à la Société des africanistes à son retour de mission, le 14 novembre 1936 [5]. Il est le premier membre des missions Griaule à adhérer au Club des explorateurs, en octobre 1937 [6]. Dès le mois suivant, il évoque ses « aventures » camerounaises dans un article sur « Les imprévus de l’enquête ethnographique » dans la revue Le Risque [7]. Au début de l’année suivante, il entre, avec Georges Guyot, au Comité du Club des explorateurs [8].
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A l’issue de son service militaire, il commence une thèse de sociologie sur les jeunesses européennes, puis il accepte une mission en Chine et au Tonkin que veut lui confier Paul Rivet, mais la guerre éclate et il est à nouveau incorporé. Après la défaite, il entre à l’école d’Uriage destinée à former des cadres, un projet d’abord novateur en partie inspiré des Équipes sociales fondées par Robert Garric en 1920. Opposé au régime vichyste, il part en 1942 rejoindre le Maroc où, après une nouvelle formation de pilote, il termine la guerre comme aviateur de la RAF [9].