Vivants objets
Les archives : mémoire des objets, miroir de leur collecte
Les collectes effectuées en Afrique par les missions ethnographiques ou missionnaires de la période coloniale ont souvent privilégié les objets de la vie quotidienne. Entre 1931 et 1933, sous la direction de Marcel Griaule, l’équipe pluridisciplinaire de la mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti[2] a prélevé environ 3 600 objets. En dépit de sa nature controversée (pillage pour certains, sauvegarde pour d’autres), le corpus de cette mission constitue un objet d’investigation privilégié en raison du caractère systématique de sa documentation. À l’encontre des séries « d’objets morts » des collections d’alors, la « nouvelle méthode » pratiquée par Griaule entendait « entourer chaque objet d’une espèce de gaine de vie »[3] au moyen d’une enquête intensive conduite sur chacun d’eux. Ainsi, les objets détenus par le musée du quai Branly[4] sont-ils enveloppés d’une volumineuse documentation comprenant à la fois les fiches descriptives conservées au musée, les notes de terrain et les photographies déposées à la Bibliothèque Éric-de-Dampierre et au Muséum national d’histoire naturelle, le journal de voyage rédigé par Michel Leiris[5] et les publications scientifiques des membres de la mission[6].
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Les fonds d’archives fournissent des informations sur les dénominations, les composants, la fonctionnalité, la valeur symbolique des objets ; ils renseignent, en outre, le lieu et la date de leur collecte, tandis que le journal de Leiris rend compte parfois des conditions de leur acquisition et de l’ethos des membres de la mission. Confrontés aux textes méthodologiques[7], ces documents éclairent de façon décisive aussi bien les normes et les arts de faire de la mission que le contexte de ses prélèvements : autant d’éléments qui permettent, d’une part, de situer l’objet dans son environnement écologique, historique et social, et, d’autre part, d’appréhender sa transformation en objet ethnographique, voire en objet d’art[8]. De nombreuses collections d’objets et d’archives issues de collectes coloniales en Afrique présentent également une dimension patrimoniale forte, et permettent une même approche croisée – l’élaboration de leur documentation procédant de méthodes souvent comparables à celles de la mission Dakar-Djibouti.