Gaston-Louis Roux
La peinture d’après nature
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En 1943, Gaston-Louis Roux quitte Radio-Cité, en désaccord avec l’orientation politique prise par cette radio. S’il poursuit son travail d’illustrateur pour ses amis poètes [16], il est engagé la même année par l’Union des Aveugles de Guerre comme lecteur et directeur du service du « livre parlé ».
Cette activité lui laisse le temps de peindre. Il expérimente de nouvelles directions artistiques, empruntant fréquemment à ses contemporains, particulièrement à Miró, Picasso et Masson dont il admire le travail. Oscillant entre le post-cubisme, l’écriture automatique et l’art brut, il travaille avec acharnement. Pendant la guerre, après avoir été démobilisé, il réalise des peintures de paysages, naturalistes, qu’il cache à Kahnweiler, n’assumant pas son travail. Certains voient alors dans ces recherches et ces emprunts un trouble profond, une « angoisse de l’oeuvre à faire [17]». Peut-être faut-il y voir également les séquelles de la guerre car, pour de nombreux artistes, la découverte des atrocités perpétrées entraîna de profondes modifications iconographiques et stylistiques.
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En 1947, la galerie Simon, devenue après la guerre la galerie Louise Leiris, organise une nouvelle exposition personnelle de l’artiste. Georges Bataille, qui préface le catalogue des quarante-deux oeuvres exposées, insiste sur la difficulté, voire la douleur éprouvée par Roux, pour peindre des toiles dont il serait satisfait. Gaston-Louis Roux expliquera que « la peinture qui a l’air heureuse est celle qui a donné à celui qui l’a faite le plus de mal et le plus de tourment […] pour le spectateur, il y a sûrement une peinture heureuse, mais pour celui qui l’a faite, j’en doute [18]. »
En 1949, l’artiste passe l’été en Italie et réalise plusieurs croquis « sur nature ». Deux seront achetés par Giacometti, avec lequel Roux s’est lié d’amitié. Giacometti, qui s’était lui-même dégagé, en 1936, d’une production d’influence surréaliste, encourage Roux à poursuivre l’étude d’après-nature. Cet encouragement aura un effet décisif sur Roux qui, en 1950, annonce à Kahnweiler, son unique marchand depuis vingt-trois ans, qu’il souhaite désormais s’orienter vers une peinture réaliste. Il est conscient du fait que cette nouvelle direction ne correspond pas au style défendu par le marchand, aussi en 1956, après une période de transition où il continue de travailler avec la galerie, Roux rompt avec celle-ci, restant cependant en bons termes avec Kahnweiler.
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En 1962, quinze ans après sa dernière exposition personnelle à la galerie Louise Leiris, Roux expose ses oeuvres récentes à la galerie des Cahiers d’art, dirigée par Yvonne Zervos, épouse du critique Christian Zervos. Le jardin de la maison de l’île de Ré, les ruelles parisiennes, les vues de campagne, réalisés au dessin, à l’aquarelle ou à l’huile, sont ensuite présentés lors d’une série d’expositions personnelles dans différentes galeries parisiennes, comme celles de Janine Hao et d’Henriette Gomez, puis à Londres en 1981. Gaston-Louis Roux intègre également des expositions collectives où le réalisme est à l’honneur, comme l’exposition Présence du Visible, au musée de Nancy en 1964, où sa production côtoie celles de Bacon, Gruber, Hélion et Giacometti ainsi que l’exposition La rue de Bourgogne, dix peintres, un sculpteur, présentée au Musée Carnavalet, à Paris, dont les critiques de l’époque relèvent le caractère anachronique. Plusieurs peintures des jeunes années de Gaston-Louis Roux sont entrées dans les collections publiques françaises [19].
Le 30 mars 1988, Gaston-Louis Roux s’éteint à l’âge de 84 ans. Il aura travaillé jusqu’à son dernier jour.