Dousso Wologuem
Un interprète respecté
Notice: Undefined index: imgAttributes in /var/www/classic.histolab.fr/omeka-2.8/plugins/ExhibitBuilder/views/helpers/ExhibitAttachment.php on line 30
Le 28 septembre 1931, lors du passage des membres de Dakar-Djibouti à Bandiagara, le commandant de cercle Jean-Michel Bourouillou leur délègue Dousso Wologuem comme interprète [5]. Dès le lendemain, celui-ci accompagne la mission jusqu’à l’agglomération de Sanga et devient, pendant plus de deux mois, l’interprète rétribué de Michel Leiris dont le travail, en pays dogon, porte essentiellement sur la « langue secrète » de la société des masques. En 1935, lors de la mission Sahara-Soudan, il occupe la même fonction, mais cette fois auprès de Marcel Griaule. Deux ans plus tard, il accompagne également Griaule, Solange de Ganay et Germaine Dieterlen lors de leur grande « tournée » vers le nord-est de la falaise dogon, de Sanga à Kassa.
Pour la mission Paulme-Lifchitz, sa collaboration est plus discrète : lors de la présence des deux ethnographes à Bandiagara, il leur livre de nombreuses informations relatives à cette zone du plateau (rites, organisation sociale, terminologie de parenté…) tandis que son neveu, à sa demande, les guide dans les villages environnants [6]. En 1931, il fournissait déjà quelques renseignements sur sa région d’origine, mais son rôle d’informateur reste toujours occasionnel et marginal, contrairement aux autres interprètes dogon.
Quelle que soit la mission, les ethnographes qu’il côtoie lui manifestent tous une grande admiration. Griaule et Leiris soulignent l’un et l’autre son « tact », sa patience et son « dévouement » [7] tandis que Paulme le compare à un professeur du Collège de France en raison de ses explications « lumineuses » [8]. Le respect unanime que lui témoignent les ethnographes est lié également à ses décorations prestigieuses et à son statut d’officier français. Dousso Wologuem est d’ailleurs traité comme un alter ego par les enquêteurs occidentaux, contrairement aux autres interprètes de la mission. Lors de toutes les « tournées » ethnographiques autour de Sanga, il est le seul collaborateur dogon à bénéficier d’un cheval ou d’une place à l’avant du camion, alors que les autres interprètes marchent à pied ou s’entassent à l’arrière du véhicule [9].
En décembre 1938, les membres de la mission Lebaudy-Griaule rendent visite à Dousso Wologuem lors de leur passage à Bandiagara [10], mais il s’agit de la dernière information connue sur le premier interprète dogon des missions Griaule.