Koguem Dolo
La guerre d’Indochine
Depuis 1951, Marcel Griaule use de toute son influence pour empêcher ou retarder le départ de son collaborateur pour l’Indochine. Dans plusieurs lettres adressées à de hauts responsables du gouvernement et de l’armée, il présente Koguem comme un « spécialiste indigène de la recherche ethnologique » rendant des « services inestimables » à la science française, ou encore comme un « auxiliaire irremplaçable » dont l’absence « compromettrait des études minutieuses » [9]. Néanmoins, il ne fait que repousser l’échéance de deux ou trois ans.
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Dans le courant de l’année 1953, le sergent-chef Koguem est envoyé au Viêt Nam et sa première affectation est un poste isolé et particulièrement exposé, à 35 kilomètres d’Hanoï [10]. Dans la nuit du 23 au 24 janvier 1954, les forces du Viêt Minh s’emparent de ce poste et Koguem, blessé à la jambe et au bras, est fait prisonnier [11]. Il est libéré le 22 août 1954 après huit mois de captivité et embarque pour Marseille le 9 septembre. Rapatrié sanitaire, il compte profiter de ses quelques mois de repos pour rejoindre Griaule à Paris, mais celui-ci part pour une nouvelle mission au début de l’automne et on ignore s’ils se sont vus.
En 1955, Koguem, qui est en poste à Dakar semble-t-il, ne retrouve pas sa place d’interprète privilégié de Griaule lorsque celui-ci part sur le terrain pour ses dernières missions. Après la disparition de Griaule en février 1956, il s’éloigne encore davantage des ethnologues, même s’il préside en 1981 le troisième colloque Des regards comparés consacré cette année-là aux documentaires sur les Dogon [12].